Les tontons mangeurs

Les tontons mangeurs

Le parisien sait attendre… quand y’a de la bouffe en jeu !


Samedi matin, Paris, marché d’Aligre

En ce début d’année 2012, je m’extirpe difficilement de mon lit, fatigué d’une année mouvementée, épuisé par une vie parisienne trépidante mais éprouvante ; une année de bruits, de foules, de courses, de bousculades, d’engueulades, de rigolades. Une année à se battre à chaque seconde pour gagner le droit de vivre dans l’une des plus belles villes du monde.
Bref, ce samedi matin, je sortais avec mon masque de parisien grognon, prêt à en découdre sur le marché d’Aligre. 

Je me dirige alors d’un pas sévère vers le boucher, m’installant fermement dans la longue file qui serpente lentement devant l’étalage alléchant de viandes prêtes à être saisies, rôties, farcies. Ici, en regardant les visages de mes camarades de queue, je réalise une chose incroyable : le parisien ne râle pas en attendant devant un étalage de bouffe. 

Ok. Je me dis coup de bol, les gens du 12ème sont cools et je suis bien tombé. Tu parles, oui, un regard à droite chez le poissonnier, à gauche chez le fromager, en face chez le charcutier et partout le même tableau : une longue file de parisiens, sagement alignés les uns derrières les autres, attendant patiemment son tour, avec des yeux brillants de gamins perchés devant un étalage de bonbons, prêts à êtres alpagués par un marchand bruyant. 

Plus tard, les mêmes scènes se répéteront : à la boulangerie, chez le caviste, devant les étalages des maraîchers. Merde, la réputation parisienne en prend un coup ! 

Depuis 4 ans à Paris, j’ai connu les jours de grève dans le métro, ligne 1 et ligne 13, la ligne 4 un vendredi à 19h au mois de juin (les parisiens comprendront). J’ai connu les boîtes bondées, les ventes privées, les grands magasins le jour de Noël ou durant les soldes, et je peux vous dire que le parisien n’est jamais, jamais « sport » quand il faut attendre. Mais cela devient un jeu, un jeu épuisant mais un jeu, dont seuls les parisiens initiés peuvent comprendre les règles subtiles et complexes. Pauvres touristes, pauvres provinciaux qui nous prennent pour des tarés et nous regardent avec beaucoup de pitié, et un peu d’envie.

Enfin bon tout ça pour dire que quand il s’agit de bouffe, le parisien il rentre dans le rang. Et il ferme sa gueule !

1 commentaire:

  1. Comme quoi les parisiens ont juste mauvaise réputation, mais finalement c'est juste une grosse bande de bon vivants :) Merci les Tontons :)

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